Nous remercions Pascal Bouchard pour son autorisation à diffuser cet article paru sur le site ToutÉduc du 24 janvier
Co-intervention : être à deux dans la classe (dossier des Cahiers Pédagogiques)
Paru dans Scolaire le dimanche 24 janvier 2021.
« Au fil de ce dossier, vous découvrirez que chaque auteur use à son gré des termes de ‘coanimation, co-intervention, coenseignement’. Si la recherche en sciences de l’éducation a désormais clarifié la définition de ces termes, nous avons souhaité garder leurs mots, parce qu’ils nous disent là où ils en sont de leur réflexion pédagogique. » C’est ce que tiennent à préciser Rachel Harent, professeure des écoles, et Céline Walkowiak, professeure de français en collège, coordinatrices du dossier du dernier numéro des Cahiers Pédagogiques.
Elles rappellent l’injonction institutionnelle à co- intervenir : partenariat fortement incité, rôle éducatif des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) renforcé, présence croissante des accompagnants d’élève en situation de handicap (AESH), coenseignement en lycée professionnel, dans les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED), en unité locale d’inclusion scolaire (ULIS) et en section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA). Or, les deux enseignantes ont constaté que 90 % des textes reçus pour ce dossier présentaient des situations de coenseignement. Cela le fait apparaître comme étant au cœur des préoccupations actuelles, ce qui bouscule le stéréotype « l’enseignant seul dans sa classe avec ses élèves ».
Ces préoccupation sont diverses. Elles vont de celles des enseignants qui s’essayent au coenseignement parce qu’ils souhaitent dynamiser à nouveau leurs pratiques et se former… à celles d’autres qui disent leurs difficultés : conjuguer des référentiels de compétences complexes, enseigner sous le regard du collègue, avoir des pratiques pédagogiques ou des représentations du métier trop distinctes pour se rencontrer. Et, parmi toutes les préoccupations, il ne faut pas omettre celles des collègues qui entrent dans le coenseignement progressivement, à tâtons, à la recherche d’un meilleur accompagnement des élèves. Il y a également les préoccupations des personnels de direction du second degré : contextualiser et adapter les emplois du temps, chose elle aussi complexe, la constitution des binômes et l’alignement des espaces-temps étant difficiles.
Mais, pour que le tableau soit complet, il ne faut pas cacher le fait que pour des enseignants volontaires, le défi est parfois simplement de convaincre la hiérarchie de la nécessité d’une telle modalité d’enseignement.
Et, last but not least, le dossier ne laisse pas de côté ces questions : qu’en est-il de la formation au coenseignement et à la co-intervention et d’être formés ensemble pour travailler ensemble ?
Co-intervention, à deux dans le classe, dossier du numéro 566 de janvier Cahiers Pédagogiques, revue du CRAP-Cahiers Pédagogiques (ici et ici).
Arnold Bac