« Les langages de classe dans la petite enfance »

Marianne Woollven – MCF en sociologie, LESCORES, Université Clermont-Auvergne

Cet exposé s’appuie sur les résultats d’une recherche collective en sociologie, financée par l’Agence Nationale pour la Recherche (PRIMSOC: Enfances de classe et de genre : primes socialisations sous contraintes multiples d’enfants âgés de 5-6 ans) et dirigée par Bernard Lahire (ENS de Lyon, Centre Max Weber). L’enquête a porté sur une population de 35 enfants scolarisés en grande section de maternelle, choisis afin de faire varier la position de leurs familles dans l’espace social. Les données empiriques analysées ici sont des entretiens semi-directifs approfondis et répétés avec plusieurs personnes proches de l’enfant, une journée d’observation de l’enfant à l’école et un entretien avec l’enfant lui-même, plus précisément une série d’exercices inspirés des travaux de Basil Bernstein visant à appréhender les compétences langagières et narratives de cet enfant. L’objet de la conférence est de montrer comment, au cours de leurs premières années de vie, les enfants acquièrent des ressources langagières et des rapports au langage socialement différenciés, qui les classent dans la hiérarchie, scolaire puis sociale, produisant ainsi des inégalités. Nous nous intéressons dans un premier temps aux ressources acquises par les enfants dans le cadre familial pour ensuite étudier les effets inégalitaires de ces socialisations langagières.

Bibliographie

Lahire B., Bertrand J., Bois G., Court M., Denave S., Giraud F., Henri-Panabière G., Mennesson C., Moquet C., Nicaise S., Piluso C., Raynaud A., Renard F., Vanhée O., Woollven M., Zolesio E., Laillier J., 2019, Enfances de classe: de l’inégalité parmi les enfants, Paris, France, Éditions du Seuil, 1229 p.